Ce matin c'est dans le brouillard que j'ai pris mon vélo. Et ce brouillard, il n'était pas seulement dans la tête d'un type qui s'est couché trop tard et levé trop tôt mais il était bien réel, je ne voyais pas le bout de ma rue ! Ou alors c'était peut-être une puissante illusion d'optique.
Bref, me voilà donc parti vers le monde merveilleux du travail. En chemin, alors que j'évitais une voiture en double file pendant qu'un camion-poubelle arrivait en face, je me suis dit : "Saperlipopette ! Maintenant que des gens sont venus lire ce que j'ai écris, je suis obligé d'écrire, encore et encore !" Je viens de perdre ma liberté d'écrire, c'est con, non ?
Enfin, c'est pas non plus la fin du monde, me dis-je maintenant en croquant dans des amandes. Je suis encore libre d'écrire ce que je veux. A ce propos, j'ai reçu hier, parmi d'autres, un mail étonnant qui disait : "Courage, tu vas t'en sortir, c'est pas grave..." Je suppose que cette personne doit connaître le toubib qui m'a annoncé la maladie car leurs hypothèses de la réaction que j'aurais du avoir sont les mêmes.
Bigre ! J'aurais peut-être pas du prendre la sclérose en plaques avec autant de dilettante, c'est peut-être sérieux après tout, on en meurt, c'est dangereux. Serais-je un irresponsable notoire ? Serait-ce être marginal que de ne pas prendre au sérieux une maladie qui elle-même ne l'est pas ? Car il ne faut pas se leurrer, une maladie qui impose aux défenses immunologiques d'attaquer le corps qu'elles sont censées protéger, c'est une blague, l'ironie la plus drôle, hilarante.
Donc j'en ai un peu marre que les gens se transforment en clowns tristes lors qu'ils savent ; un sourire accompagné d'un regard affligé, c'est nul. Pourquoi faire les choses à moitié, si tu es triste pour moi, tu pleures, si tu t'en fous, tu te marres, mais le mélange des deux est obscène et irrespectueux.
Bon c'est pas tout ça, j'ai fini mes amandes alors je vais attaquer les noix en buvant mon café mais les noix c'est un peu difficile à dépiauter en tapant sur un clavier (avec mes dix doigts je précise, enfin huit je ne me sers pas de mes auriculaires). Quoique je devrais peut-être apprendre à taper avec les pieds pour le moment où mes mains vont me lâcher.
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Bon c'est pas encore ça. Mais je vais m'entraîner pour faire plaisir aux bigots de l'église sépienne.
Ce journal recense les élucubrations rocambolesques et gastronomiques d'un sclérose en plaqué qui soigne sa sclérose en plaques comme il peut et qui fait de sa vie un roman qu'il écrit et qu'il lit à chaque instant...
Suivi médical.
Suivi médical.
* Première poussée : Septembre 2000
* Deuxième poussée : Décembre 2001
* Arrêt du lait de vache : Décembre 2001
* Troisième poussée (après gavage de crème chantilly) : Juillet 2007
* Diagnostique : Juillet 2007
* Suivi du régime Seignalet strict : Juillet 2007
* Depuis : Et bien, rien. Même pas le quart du début d'un fourmillement. Ah si ! Ma main gauche m'a grattouillé début 2013.
* Première poussée : Septembre 2000
* Deuxième poussée : Décembre 2001
* Arrêt du lait de vache : Décembre 2001
* Troisième poussée (après gavage de crème chantilly) : Juillet 2007
* Diagnostique : Juillet 2007
* Suivi du régime Seignalet strict : Juillet 2007
* Depuis : Et bien, rien. Même pas le quart du début d'un fourmillement. Ah si ! Ma main gauche m'a grattouillé début 2013.
Allo Charlie!
RépondreSupprimerIl n'y a que quelques minutes que j'ai trouvé ton blog et j'ai décidé de profiter de cette possibilité de t'envoyer ma grande salutation! (pas du tout distinguée)
J'ai essayé de lire tes "articles" et j'étais très content de retrouver le fameux questionnaire de Proust de notre bureau :) Finalement ca sert à qqch. Je vais créé un questionnaire de Baudelaire et je te l'envoie! (ou Rimbaud, ou un questionnaire de VH!)
Laisse moi de finir ce commentaire par la répétition de la réponse de Jean-Philippe Toussaint à une question qui lui a été posée pour sa 33ème anniversaire:
"Oui-oui 33 ans, c'est un âge important, l'âge du Christ et l'âge où finit l'adolescence"
István
Fichtre alors ! 33 ans, l'age où finit l'adolescence ! Encore aurait-il fallu que je la commençasse ! (Tu noteras l'emploi de l'imparfait du subjonctif)
RépondreSupprimerJ'ai hâte de découvrir tes questionnaires !