Ces derniers jours ont été éprouvants, terriblement éprouvants, pourtant je ne vais pas relater comme je le fais d'habitude, une tranche de ma vie mais je vais essayer de livrer une tranche de mon cerveau (que les âmes sensibles et ceux qui n'aiment pas la cervelle arrête de lire tout de suite) et je vais même essayer de vous livrer une partie en bon état, c'est-à-dire sans trou dedans (et oui la sclérose fait des trous dans le cerveau. Me voilà donc avec les méninges en formes de Bob l'éponge, je dois même avoir son QI qui est proche de celui d'une bactérie unicellulaire.)
Il est parfois difficile en effet, de suivre à la lettre le régime alimentaire auquel je m'astreins depuis bientôt quatre ans et en faisant ceci je n'ai pas l'impression de combattre ou de lutter contre cette maladie que je n'ai pas choisi d'avoir.
Relire et travailler sur La peste de Camus a passé au révélateur un sentiment que j'avais depuis longtemps. Contre la maladie il ne faut pas lutter car toute lutte et tout combat sera perdu d'avance, on ne lutte pas contre un ennemi invisible et sans conscience. De plus, lutter contre une maladie c'est avant tout lutter contre soi-même et dans le cas d'une maladie auto-immune comme la sclérose en plaques cela devient très vite redondant et paradoxal. Je lutte contre une maladie dont la caractéristique est d'utiliser les défenses de mon corps pour se détruire lui-même, donc je lutte contre les défenses de mon corps pour qu'elles ne m'attaquent pas.
Complétement débile !
Il faut vivre, rechercher le meilleur de nous même et chercher une raison valable d'exister pour pallier à l'absurdité de notre condition d'humain, sclérose en plaqué ou non.
Donc je ne lutte pas, je ne combats pas, la sclérose est là et je vis avec. J'essaye néanmoins d'agir pour qu'elle me foute la paix (qu'on y croit ou pas peu importe, je me sens mieux depuis que je suis ce régime, à tous les niveaux) et parfois c'est horriblement difficile. Le six décembre et les jours qui suivirent furent un cauchemar sans nom. Et oui, Saint Nicolas est passé mais à quoi peut bien servir Saint Nicolas et ses fourgons de sucreries (avant il venait en traineau mais compte tenu de la conjecture économique, du statut de l'enfant-roi et du modernisme, il a décidé de vivre avec son temps) si les papas gourmands ne peuvent pas en chaparder quelques-unes à leur enfants. Je vous le demande ? Je suis d'accord qu'il avait pensé à moi en déposant dans mes souliers tout cirés deux pères noël en chocolat noir (le chocolat hein, pas les pères noël) et une tablette de Cote d'Or noire aussi. Mais eux, mes deux loustics, ont reçu des montagnes de chocolat (au lait), des rivières de bonbons Haribo (au sucre raffiné) et des petites papillotes aux mille et un parfums (au lait, avec du sucre raffiné, et de la farine de blé). L'injustice est flagrante, non ?
Bref même si je n'y ai pas droit, je leur ai quand même piqué un crocodile Haribo, mais chut...
Heureusement ma petite femme est venue pour arranger ma frustration et a cuisiné des petits pains d'épices (avec de la farine de riz et de châtaigne, du sucre roux, de la cannelle, du gingembre et du miel) en forme de sapin, de lune et d'étoile que je peux manger. Elle est douée ma femme, je l'aime et je la remercie chaque jour de prendre soin de moi, de ma sclérose et de mon régime.
Ce journal recense les élucubrations rocambolesques et gastronomiques d'un sclérose en plaqué qui soigne sa sclérose en plaques comme il peut et qui fait de sa vie un roman qu'il écrit et qu'il lit à chaque instant...
Suivi médical.
Suivi médical.
* Première poussée : Septembre 2000
* Deuxième poussée : Décembre 2001
* Arrêt du lait de vache : Décembre 2001
* Troisième poussée (après gavage de crème chantilly) : Juillet 2007
* Diagnostique : Juillet 2007
* Suivi du régime Seignalet strict : Juillet 2007
* Depuis : Et bien, rien. Même pas le quart du début d'un fourmillement. Ah si ! Ma main gauche m'a grattouillé début 2013.
* Première poussée : Septembre 2000
* Deuxième poussée : Décembre 2001
* Arrêt du lait de vache : Décembre 2001
* Troisième poussée (après gavage de crème chantilly) : Juillet 2007
* Diagnostique : Juillet 2007
* Suivi du régime Seignalet strict : Juillet 2007
* Depuis : Et bien, rien. Même pas le quart du début d'un fourmillement. Ah si ! Ma main gauche m'a grattouillé début 2013.
Tu es fort, oui trés fort. Je n'ai jamais connu une personne aussi forte que Toi!
RépondreSupprimerJe t'aprécie beaucoup! Bon courage!
C'est étrange comme je sens une pointe d'ironie dans ce commentaire...
RépondreSupprimerEt moi aussi Anonyme, je t'apprécie beaucoup. (J'ai parfois l'impression de parler aux murs...)
Non,il n'y a pas d'ironie dans mon commentaire!
RépondreSupprimerJe t'ai toujours apprécié!
Mais bien sur que tu ne parles pas aux murs!! Tu as des lecteurs tres fideles et curieux qui apprécient bien ton témoignage (meme s'ils ne laissent pas de trace visible sous forme de commentaires!).
RépondreSupprimerCourage pour la suite!
(une végétalienne enthousiaste)
C'est très aimable à toi, mais je ne disais pas cela pour le blog en lui même mais plutôt pour le caractère anonyme du message. Mais c'est gentil comme attention.
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